Louis-Guilhem Placenti Welcome to my website that serves as my portfolio ! My name is Louis-Guilhem Placenti and I'm an architect that does photography, rendering and write. Sun, 17 Aug 2025 01:02:17 +0000 en-US hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 /wp-content/uploads/2024/07/iconedemalade-150x150.png Louis-Guilhem Placenti 32 32 Doisneau Instant donnés au musée Maillol /doisneau-instant-donnes-au-musee-maillol/ /doisneau-instant-donnes-au-musee-maillol/#respond Sun, 17 Aug 2025 00:53:58 +0000 /?p=2067

J’ai visité l’exposition Doisneau. C’est Camille qui m’en a parlé, en me demandant (il me sait photographe) si je connaissais. J’ai répondu que vaguement, d’une part parce que c’était vrai, de l’autre parce que je n’ai pas d’appétence particulière pour la « photographie humaniste ». C’est d’ailleurs en écrivant ce billet que je découvre le terme.

La street photographie, la pose

Camille m’en parle ; et me parle de son père. Il m’a ainsi raconté comment son père l’avait connu – bien que brièvement. Une histoire racontée à la Camille qui finalement n’appartient qu’à lui. Mais c’est surtout le scandale de la pose, qui m’a suivi pendant les premières salles de l’exposition : elles sont toutes centrées autour des scènes qui me sont apparu très familières. La disposition n’était pas particulièrement recherchée dans les premières salles, dans des espaces plutôt petits. Il y a une grande variété de supports différents, ce qui doit (j’imagine) signifier qu’il n’y a pas eu de tirages supplémentaires pour l’exposition ; ça m’a provoqué une réaction mitigée : savoir que les tirages vivent une belle vie est réjouissant, mais cela interroge sur le prix, 14€50. La variété de cartels (parfois sur le passepartout, parfois sur le mur) fini d’achever une certaine irrégularité qui n’est pas particulièrement sauvée par les cloisons peintes en couleurs pétantes. C’est par des scènes d’enfants qui jouent que l’on est accueilli, et la première pensée qu’il m’est venu est surtout l’indifférence que la pose ou non provoque : c’est aussi le jeu de la photo, l’instant comporte toujours un degré de préparation. Au-delà de ça, les forts contrastes et les mouvements sont tellement forts, doublé d’impressions (peut-être sur bâche) – parfois assez généreuses – font que les erreurs (plutôt devrait-on dire économies) de mise en scène sont assez vite mises de côté. C’est plutôt l’exiguïté, doublé d’une forte affluence au moment de ma visite, qui desservent la scénographie. L’intimisme se poursuivra dans tout le musée. D’un autre côté, il faut souligner le plaisir que l’on éprouve en parcourant des espaces étroits remplis de photos, mais là encore, pourquoi 400 ?

Une carrière … et un local

La tête sculptée de Robert Doisneau, trônant sur un corps longiligne, imprimé à échelle une, nous accompagne ensuite dans une carrière très, très riche, entre piges et publicité. Si les dîners mondains sont présentés, l’exposition insiste plus sur la signification que cela a pour la carrière de Doisneau : les documentaires Life ou Paris Match sont un moyen pour lui de vivre, tout comme le sera son activité à Citroën, bien que ces années soient plus riches créativement, du moins pour notre regard contemporain. J’ai beaucoup aimé, plus que lui si l’on en croit l’exposition, son travail chez Citroën.

Il est toujours intéressant de constater l’existence d’une très haute bourgeoisie visiblement peu atteinte par la guerre et il est toujours interpellant de comprendre comment les artistes célébrés ont mené leurs carrières. Il faut aussi admettre que la photographie vivait alors de beaux jours. Tout passait par là, et une pratique professionnelle et rapide n’était alors pas particulièrement accessible. Il faut imaginer Doisneau comme un personnage, pas seulement photographe, mais aussi quelqu’un qui parle bien, comme l’exposition nous le laisse entendre. C’est, on imagine bien, ce qui va le conduire au contact de nombreux artistes, Fernand Léger, Utrillo, De Staël, Hockney (!) et surtout un Vasarely en couleur sont celles qui m’ont le plus frappé. Mais voir Niki de Saint-Phalle (en couleur aussi) et Giacometti était également surprenant pour moi, pas au courant des fréquentations aussi exclusives de Doisneau. C’est une découverte qui apparaît avant celles des fréquentations tout aussi éclatantes d’auteurs.ices, Eluard, Guitry, Duras, Beckett et Prévert. J’ai trouvé les photographies des artistes sont généralement assez créatives, celles des autres un poil moins, plus sérieuses. C’était aussi l’occasion de découvrir des incursions dans le montage et une pratique décalée de la photographie, bien que celles-ci restent (du moins celle montrée dans l’exposition) un poil pauvre. Mais j’ai trouvé ça agréable et rafraîchissant de pouvoir voir une partie abandonnée de sa carrière, chose dont il est très rare de pouvoir profiter.

Le camarade Doisneau ?

Enfin, ce qui transforme l’exposition, c’est surtout la diversité des sujets que Doisneau a traité qu’il nous est donné à voir. C’est comme ça que j’ai eu l’impression de sortir d’une certaine vision de la photographie noir et blanc, parisienne et donc « humaniste » – le musée Maillol est dans le 6ème après tout – mais plutôt de regarder un travail divers d’un photographe plutôt proche de ses sujets. C’est ainsi que l’on peut voir des photos saisissantes de travailleurs∙euses (même des animaux), et des lieux de travail. Les photos sont toujours centrées sur l’humain, et la photo d’un cheval descendu à jamais dans la mine et de l’homme qui le guide a toujours un effet : « C’était vraiment terrible » entendis-je dire par des visiteuses. C’est le genre de travail qui rappelle l’évidence de l’existence de personnes travaillant encore dans ces conditions, bien que celles-ci soient désormais satellisées dans des pays lointains. Mais il faut aussi reconnaître une beauté aux images et également, chose jusqu’ici rare, de la place pour une vision architecturale du travail.

L’exposition fait également la part aux photographies de bistrots. Si le bistrot n’est pas mon lieu favori, où boire ou à photographier, il faut admettre que je ressens un charme voire une fascination pour ces lieux où l’on buvait sans cesse, d’une réalité rêvée d’un tissu social plus mixte. Quoiqu’il en soit, le sens du spectacle populaire se lit facilement dans ces photos. C’est dans les petites gens que Doisneau continue d’impressionner, en photographiant clochards et indigents, abris de fortunes à une époque qu’on sait fameuse par son mal logement. Aussi, il est des photos inoubliables, « Monsieur Ali à Vitry » en tête. Cet univers continue dans une temporalité différente, peut-être un peu tard, avec la participation de Doisneau à la DATAR, en couleur s’il vous plaît, pour finir de photographier sa France contemporaine. Il faut quand même noter une certaine pauvreté dans la sélection, pour un sujet qui m’intéresse au plus haut point. Surtout que la fatigue a déjà commencé, à ce stade de la visite, depuis quelques clichés.

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Expérimentations d’impression : 1 – Photos d’espaces, Pesquet /2050-2/ /2050-2/#respond Tue, 12 Aug 2025 18:40:11 +0000 /?p=2050

J’ai entretenu, ou plutôt commencé à entretenir une relation nouvelle à la photographie grâce à de récentes avancées (toutes personnelles) en impression. Je vous partage une première aventure.

Je travaille presque exclusivement avec un XT4 de Fujifilm. Mon autre appareil, un Canon 550d converti à l’infrarouge, collecte la poussière à la suite de mon déménagement. J’espère que j’aurais l’occasion d’écrire à son sujet.

Mais c’est surtout la possession d’une epson ET-8550 qui m’a permis d’échapper à l’ennui de l’exposition de mes photos à l’exposition digitale. Cette acquisition, je l’ai faite au cours de mon diplôme pour imprimer en grande quantité, notamment des photos. J’ai ainsi pu réaliser une grande variété d’impression, notamment un travail cartographique sur papier transfert. J’ai évidemment pu imprimer un ensemble de photographies, majoritairement en format 10*15, sur le papier photo qui est pour moi une norme, l’ILFORD Papier Galerie Prestige Smooth 310g. Il est relativement bon marché, et ressemble beaucoup à ce qu’on peut attendre d’un labo, avec un grammage qui rend la photographie un poil plus intéressantes que les archives de Mamie.

Mais voilà tout le problème : si une photographie ne vaut que les conditions dans lesquelles elle est présentée, il faut absolument encadrer une 10*15 pour qu’elle ait un minimum de prestance. Si l’universalité de ce format permet une mise à plat des photographies, je trouve que mes photographies faisant dans les détails – à l’opposé de celles qui popent! par une composition ou un travail de couleur particulier – souffrent beaucoup d’un effet d’anodisation. Ainsi, j’ai souvent tendance à les considérer comme des souvenirs de vacances et à les mettre de côté. J’aime bien les stocker dans mes boites qui sont en fait des archives personnelles, mais j’aime aller au-delà.

Ce qui nous amène à l’autre partie de ce récit : j’écris aussi, et j’aime écrire physiquement, dans des carnets. Ce qui amène une certaine consommation de papier, que j’ai eu pour habitude de satisfaire à muji. Mais je cherche une meilleure option, surtout du fait de la qualité du papier Muji qui me semble un peu trop plastique pour un stylo plume. J’ai donc aperçu, à Rougier&Plé, dans le 6ème un carnet Hahnemühle destiné au travail pour fusain. Mais la couverture rigide, ainsi que la qualité du papier, notamment pas son épaisseur, sa couleur (très) légèrement crémée et le prix tout à fait raisonnable (5€90) m’a poussé à l’acheter. Finalement, ma plume n’avait pas la moitié du débit nécéssaire pour satisfaire la soif du papier, et après quelques prises de notes subies, j’ai décidé d’expérimenter en impression sur celui-ci.

La qualité du papier m’a au premier abord paru assez équilibré pour tenter d’imprimer à très faible densité et écrire des notes, pour des cartes d’anniversaires. J’ai donc imprimé un petit ensemble de photos, et j’ai complété avec mes mots à la main. J’ai fait ça assez mal, puisque j’ai imprimé, écris, puis ré-imprimé, ce qui a constitué une heureuse découverte, mais aussi des imperfections de réalisation dans un ensemble plastique déjà un peu chargé. J’ai répété l’opération, pliant et dépliant (au lieu d’imprimer en recto-verso) et scotchant. Si les manœuvres que j’ai entrepris sont incompréhensibles et illogiques, puisque toute à fait inutile, elles m’ont permis de prendre confiance en l’imprimante et en sa capacité à imprimer sur des ensembles très hétéroclites. Je crois que les personnes qui ont reçu mes cartes en sont plutôt contentes.

Deux semaines et un voyage plus tard, je me suis trouvé à fouiller des photos de l’espace, probablement frappé par la fascination de Tillmans pour ces réalisations. Je me suis donc précipité sur les probables ressources en open-access de l’ESA, mais je me suis trouvé face à un site particulièrement fouillis (je ne me permettrait pas de jeter la pierre) ainsi qu’un besoin d’authentification pour télécharger les images en haute résolution. Je me suis donc dirigé vers un possible sous-domaine consacré aux photos de Thomas Pesquet, mais je suis surtout tombé face à son magistral flickr, abreuvé par une très grande variété de photos. J’ai choisi d’ignorer les photos du quotidien d’un spationaute, et je me suis cantonné à trois grandes catégories qui sont les photos « satellites », les photos planètes, et les photos des engins spatiaux. Le travail de curation n’était pas du tout compliqué, bien que je ne me sois donné de limite que le nombre de feuilles de mon carnet (qui, après que j’ai réalisé qu’il n’y avait pas tant de pages que ça, ne semble plus être une si bonne affaire).

C’est donc l’impression qui était un peu fastidieuse, surtout dans la mesure où j’ai dû décrocher un grand nombre de pages, couper les fils, enlever la colle, en bref saboter le travail de reliure. Le résultat est irrégulier, car il consiste en de nombreux hors formats du fait de la différence de taille à cause du regroupement puis de la découpe de pages dans des booklets. Le résultat est assez inégal, car la colle accroche assez bien est n’est pas toujours complètement enlevable. L’impression peut sembler en suite un peu retord, car la colle et où les petites déchirures peuvent bourrer la machine. Mais n’en faisons pas tout un plat, car une fois le profil de l’impression cuisiné, ce n’est pas tant l’impression que l’avant et l’après qui sont longs. C’est donc le contraste, le léger décalage de couleur à opérer et surtout la quantité d’encre par point que la buse crache qu’il faut régler. Le risque est surtout que le papier gondole beaucoup ! Le rendement a été assez bon, car j’ai eu de la chance sur les premiers réglages, et j’ai dû perdre quelques feuilles entre les déchirures et les bourrages papiers.

N’ayant pas le luxe de posséder un électrospectrogramme permettant une reproduction fidèle des couleurs, je préfère considérer l’impression comme étant la partie chimique de ma photographie : le hasard a beaucoup été diminué par la technologie pour la photographie jusqu’au fichier numérique, et c’est la granularité, la non-maîtrise des possibilités colorimétriques du papier, la granularité de celui-ci ainsi que le hors format qui donne un assortiment de feuilles assez uniques.

L’installation aussi a été fastidieuse, car j’ai voulu utiliser du double face au lieu du scotch de peintre pour aplatir les feuilles qui, comme je l’ai déjà dit, sont un peu granuleuses. J’ai fini le tout avec un poil de fixateur pour éviter que l’encre qui me restait un peu sur les doigts soit endommagée. J’ai essayé de respecter un ensemble de tri entre les photos pour les regrouper par thèmes. J’ai choisi ce mur car j’aime le dégradé de jaune qu’il produit. Je regrette un peu qu’il soit exposé en face du nord car il ne reçoit que de la lumière indirecte, ce qui sera bon pour sa conservation, mais moins bon pour son appréciation.

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Du droit de déambuler /du-droit-de-deambuler/ /du-droit-de-deambuler/#respond Thu, 05 Jun 2025 15:23:31 +0000 /?p=1989

Inès et Noémie m’ont toutes deux mentionnées le souhait de travailler sur le nomadisme. L’une comme une modalité d’habitat à accueillir dans le cas d’un projet de fin d’étude. L’autre comme une nécessité future dans le cadre d’un changement radical due aux migrations climatiques.
L’occasion de rappeler l’immense, par son importance culturelle (en tout cas pour moi) exposition du Mucem Barvalo.

                C’est donc avec la lecture du livre de Sarah Vanuxem que j’ai eu plaisir à entrevoir une historicité occidentale de ce mode de vie ; exploré notamment par l’existence des sanctions liés au vagabondage, surtout utilisé pour stabiliser une force de travail. Un point qui résonne avec le travail que mène Margot sur le Bumidom. Il est donc question, dans les deux cas, d’un déploiement de dispositif de contrôle des corps par l’État. Ces travaux contribuent donc à mes réflexions sur la biopolitique. Je n’ai pas eu l’occasion de lire ce concept dans le mémoire de Margot.
Il est certain que j’ai désormais du mal à me placer dans une contiguïté idéologique avec le tout écologique, et il est également certain que j’ai encore du mal à associer les problématiques écologiques avec les problématiques sociales qui me touchent plus (bien que d’aucun me ferait remarquer que l’écologie est de facto une problématique sociale). Mais, comme d’habitude, les savoirs les plus intéressants ne se cachent pas là où l’on a l’habitude de chercher. Sarah Vanuxem nous propose donc un bagage intellectuel légalement sourcé d’une épaisseur remarquable.
C’est ainsi que le parallèle entre animalité et migration apparaît dans un livre qui me semblait traiter de tout à fait autre chose (je l’ai appréhendé en pensant qu’il traiterait spécifiquement des servitudes).
Il faut, dans l’ordre de lecture, souligner l’excellente idée et réalisation d’une partie photo répondant et illustrant avec brio les entrelacs de la complexité légale et conceptuelle que Vanuxem nous propose de mener. Les photographies de Geoffroy Matthieu sont excellentes. Il réalise un travail qui m’est très proche, et j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à découvrir une richesse dans l’édition qui est très rare. Le groupement de travaux photographiques illustrant une véritable œuvre répond excellemment à la démarche textuelle de Vanuxem qui y répond.
J’avais trouvé très utile et sérieux le replacement des idées et conceptions de la propriété que Vanuxem proposait dans La propriété de la terre. Il s’agit, pour ma part, avec Le monde et sa propriété, d’un grand outillage pour mon outillage intellectuel, pourtant nourri de longue date de littérature anarchiste. C’est-à-dire qu’envisager le droit comme un ensemble de règles pour la plupart pérennes mais aussi extrêmement modelable par des concepts clés (ici la propriété). Je garde ainsi en mémoire l’espoir vain mais marquant de Klimrath essayant de ré-interpréter le code civil en y soulignant le concept de saisine ; outil légal pouvant selon lui lier ancien et nouveau régime juridique.

Quoiqu’il en soit, Vanuxem travaille à un glissement vers une prise en compte écologique de la terre, spécifiquement comme bien commun. Wildproject et Vanuxem célèbrent donc un troisième livre, clôturant ou mettant en relation beaucoup des travaux de l’autrice. Ce regroupement, associé au travail photographique donne au livre une dimension zinesque, ce qui répond à mes pérégrinations personnelles et amicales récentes. La diversité et la direction commune des textes que Vanuxem propose ouvrent donc à la réflexion par les espaces incomblés. L’autrice peut aussi se répéter, pour mon plus grand plaisir, spécifiquement entre son dialogue introductif et les différents chapitres. D’une autre part, la plume de l’autrice, sa technicité et sa précision en font une excellente professeure et chaque ligne demeure passionnante — bien qu’il faille s’accrocher pour les moins légaux d’entre nous. Vous l’aurez donc deviné, j’ai beaucoup aimé ce livre.
Je pensais, comme mentionné plus tôt, m’intéresser principalement au traitement du droit foncier, et être moins sensible aux thèmes écologiques. Le premier vrai chapitre, Les vagabons, entre humains, chiens et loups, m’a de suite happée. J’ai trouvé Le Pecq contre Bézuchet assez difficile à lire (je devrais probablement le relire), mais Rome contre Borghese est tout bonnement excellent.

Je recommande la lecture de ce livre à tou.s.tes, bien que j’aie deux principales réserves : d’une part, mes connaissances légales sont trop pauvres pour faire une lecture critique éclairée de ce livre. L’autre réserve s’articule autour de la légitimité du droit dans une perspective anarchiste et révolutionnaire, mais cet aspect mérite évidemment un travail approfondi sur la question.

Je vous adresse les parties et citations qui m’ont le plus marquées.

P 49 – Du droit universel à disposer d’un patrimoine ; sa remise en cause par la loi immigration ; allant contre le droit à entreprendre
La cité des choses , Nicoletta Rolla ; « le droit à la mobilité, historiquement conceptualisé comme la nécessité d’assister les migrants » et « la légitimité de migrer à la recherche d’un travail ».

P 77 – « Le délinquant [ici le vagabond], était un « bien social, objet d’un appropriation collective et utile » « Contraint de participer aux travaux publics, le vagabond en particulier, constituait un bien au service de la société, « une sorte de propriété rentable : un esclave mis au service de tous » ». Des citations qui font réfléchir au complexe carcéral états unien, mais de plus en plus en France également. Mais plus récemment, le retour du servage via RSA en est un exemple assez parlant ; surtout en période de crise …

P 90 – À propos des similarités entre peines animales et peines humaines : Patrick Llored, Le chat errant, animal domestique ou animal politique ? « Articles du code rural constituent « un concentré de toutes les normes biopolitiques » qui gouvernent la vie de cet animal, qui s’avère d’une « précarité radicale ».

P 94 – « À ce que soit respectée la summa divisio du sauvage et du domestique et éviter l’apparition d’animaux marrons ».

P 100 – «Vis-à-vis de la responsabilité de l’État d’indemniser les dégâts naturels dus aux dommages causés par l’’encadrement de la nature aux agriculteurs (exemples avec des oiseaux protégés).

P 103 – L’animal et la Mort de Charles Stépanoff « Comme en Mésopotamie, la gestion du fauve demeure une prérogative strictement régalienne »

P 106 – De la conception de Carl Schmitt de l’ordre social et de sa spatialisation

P 109 – Le nomos chez Félix et Gattari, l’espace lisse détérritorialisé et les valeurs du retour à la terre Nazi

P 122 – Observations de Descola à propos du travail d’Ivanoff à propos des Moken « À telle enseigne que l’on peut affirmer que « le domaine des Mokenn’existe pas » en conclure que les membres de ce collectif « sont a-territoriaux » »

P 124 – Marx et La loi sur les vols de bois

P 125 – Relatif au foncier ; Arnaud-Dominique Houte Propriété défendue

P 127 – « En d’autres termes, il s’agirait de redonner sa force au droit de déambuler via une redéfinition de la propriété dans les termes révolutionnaire d’un droit à l’existence ou à la subsistance, qui emporterait une liberté fondamentale, des entités terrestres d’accéder aux terres, d’y passer et de glaner »

P 132 – E.P. Thomson Les usages de la coutume ; K. Solnit L’art de marcher

P 149 – Loi du 2 février 2023 ET La fin d’un commun (la Villa Borghese) au profit d’un bien public à la suite d’une opposition juridique avec le privé

 P 158 – De la possibilité de l’urbs comme fond dominant pour justifier une absence de servitude

P 160-161 – Lorenzo Meucci, Traité de droit administratif : « Qui est le véritable sujet de la propriété publique ? Est-ce l’État ? S’agit-il du peuple ou de la collectivité ? Ou sont-ce les individus ? »

P 162 – « Et si le législateur français rappelait aux grands propriétaires d’aujourd’hui quel orgueil ces princes italiens ouvraient jadis leurs demeures à tout venant ? » La question de la publicité du patrimoine et de la propriété comme devoir plutôt que droit …

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Éclépens /eclepens/ /eclepens/#respond Sat, 24 May 2025 13:29:01 +0000 /?p=1977 ]]> /eclepens/feed/ 0 Alsace – Wildlife /alsace-wildlife/ Sat, 24 May 2025 13:07:13 +0000 /?p=1962 ]]> A69 – 2024 /a69-2024/ Sat, 24 May 2025 09:42:02 +0000 /?p=1927

J’ai eu l’occasion de refaire le parcours de l’autoroute ou plutôt du projet de construction de celle-ci en été 2024. De Toulouse à environ 10 kilomètres de Castres, j’ai pu observer la mise en forme des infrastructures ainsi qu’un certain dispositif sécuritaire lors de mes photographies. Ces photos mettent en premier lieu l’accent sur le paysage de la région, majoritairement agricole, les stigmates qui resteront si l’autoroute n’abouti pas, et une description du déploiement de ressources qu’une telle infrastructure déploie. Je n’ai malheuresement pas eu le temps d’explorer le parc naturel qui a manifestement retréci. La dernière photo est légèrement trompeuse, car il s’agit du projet de métro à Colommiers. J’ai trouvé intéressant de montrer qu’un territoire aussi peut être accro au déploiement d’entreprises du BTP (ici NGE particulièrement).

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Baie du Mont Saint-Michel 2025 /baie-du-mont-saint-michel-2025/ Tue, 20 May 2025 15:36:29 +0000 /?p=1909 ]]> Sophie Thune – Wet rooms /1886-2/ /1886-2/#respond Tue, 20 May 2025 14:58:38 +0000 /?p=1886

J’ai revisité le musée auquel j’étais allé il y a deux ans de cela (en 2023). J’ai revu un de mes tableaux favori, la vache solitaire (qu’on pourrait bel et bien croire de Kaspar David Friedrich). J’y ai remarqué le célébrissime tableau de la Saint Barthélémy, dont je parlais il y a quelque temps avec un ami. Il y avait une exposition sur les estampes modernes, dont quelque unes de Vasarely ainsi qu’une de David Hockney. J’étais au début relativement content de la gratuité de l’entrée au vu de l’absence de (grandes) expositions temporaires, jusqu’à ce que je me rende compte que l’entrée m’aurait été de toute façon gratuite par mon statut d’étudiant.

Mais au-delà de la petite salle d’estampes et les collections temporaires, j’ai surtout eu l’esprit marqué par l’exposition Wet Rooms de Sophie Thun. J’ai toujours du mal à comprendre les fantaisies de musée de désigner cet espace (au rez-de-chaussée) comme l’espace projet, puisqu’à ma connaissance il n’y a pas de travail in situ si ce n’est celui de l’installation.

Mais il est à noter que l’artiste y a prit un plaisir tout à fait plastique, et qu’alors peut-être cette dénomination est justifiée. Mêlant mise en abîme, vocabulaire matériel de l’argentique et une présence physique de l’accroche remarquable, j’ai été très agréablement surpris par une exposition dont la présentation écrite ne m’a pas convaincu. Les papiers gondolants et épousant le sol (bien que la signalétique soit bien là pour nous rappeler de ne pas marcher dessus) m’ont ravi. La parcimonie du travail en couleur dans les photographies est soigneusement pensée, et met en valeur à la fois la couleur (une salle que j’ai trouvée rythmée par le rouge et le bleu) et le noir et blanc.
Les thèmes traités par l’artiste que vous retrouverez ici. J’ai beaucoup aimé l’aise à percevoir une approche de ma plastique pendant et la plastique finale, où le magnet prend une dimension singulière par sa présence hic et nunc et de sa présence passée. Par-là, on retrouve l’artiste à tous les stades de créations. La présence physique est étirée dans le temps, et il s’y dégage de fait une intensité de l’artiste très réussie.
J’ai en fait plus de mal avec le contenu qu’avec le contenant, et j’entrevois mal le rapport entre l’artiste et sa nudité. Si le thème pornographique et la reprise de contrôle de l’artiste sur son corps parait assumée, il ne m’est pas apparu exactement mis en valeur, subtil ou cohérent. J’ai comme l’impression que c’est un raté dans un sens qui est superflu à une œuvre dont l’intimité ne méritai pas forcément une surcouche. La preuve en est pour moi la présence du fil déclencheur ; j’ai particulièrement aimé une photo du fil entre les draps.
La réussite plastique de cette œuvre doit aussi beaucoup au layering parfaitement maîtrisé, au tant dans le contenu que le contenant. Il est ainsi si bien fait qu’il perd le spectateur dans une confusion qui se complète avec les photomontages qui sont eux aussi, très bien fait.

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The Lighthouse /1863-2/ Sat, 17 May 2025 12:59:55 +0000 /?p=1863

The Lighthouse a été une expérience notable. J’ai été particulièrement content d’avoir la bonne idée de relancer ce film dont j’avais déjà abandonné le visionnage. Je l’ai regardé sur mon PC, en streaming de qualité plutôt médiocre. J’y reviendrai.

La force de ce film réside dans la bulle dans laquelle il nous plonge : la qualité du décor (au singulier au vu de la cohérence de ceux-ci), la mise en lumière, le cadre et la texture et au fond le charme avec lequel le tout est agencé. La mise en lumière est excellemment menée, si bien que les contrastes des scènes intérieures répondent avec brio aux gradients de l’île embrumée.

J’ai cependant noté l’encodage pitoyable grâce auquel j’ai pu apprécier ce film. Très dommage au vu de l’opportunité que représente un film en noir et blanc, mais sûrement est-ce trop demander à fmovies d’être animé par la passion compression dont fitgirl repack nous gracie.

La routine du gardiennage de phare et les premiers échanges convainquent de suite, portées par la qualité du dialogue, de la photographie et évidemment le jeu d’acteurs des deux passionnant hollywoodiens. La qualité du son est aussi notable, et bien que la musique ne soit pas exactement l’enveloppe qu’elle pourrait être, l’attention aux bruitages est évidente et ceux-ci prennent une dimension qu’ils n’ont habituellement pas.

Le montage bénéficie aussi d’une attention au son, et son rythme répond clairement à la montée en folie des deux (?) personnages. La curiosité maladive de l’un et la rigueur marine de l’autre, rythmés par l’apparition de symboliques que d’aucuns ont qualifiés de prométhéennes. Je me suis pour ma part arrêté au folklore maritime, voyant assez difficilement la dynamique d’autorité calquable sur une critique du statu quo capitaliste. Quoiqu’il en soit, les symboles, la lumière, la sirène, l’oiseau se succèdent pour ne laisser que la solitude d’un homme (Pattinson) et ponctuellement de deux hommes. La solitude masculine, bien qu’elle soit déjà traitée, n’est ici pas rebutante et son long glissement vers la violence, plutôt que la folie, m’est parue remarquablement contemporaine.

N’étant pas particulièrement familier avec l’univers cinématographique de la folie, et n’étant pas non plus particulièrement attiré par celui-ci, je me passerai de commentaire technique sur le mode opératoire de l’apparition de celle-ci. La promiscuité des deux personnages et leurs apprentissages mutuels et inversement proportionnelle à la destruction et au délitement de leur environnement. J’ai regretté que, de ce fait, la photographie en pâtit et que l’image se dégrade en parallèle. Il est cependant évident que c’était la direction à prendre.

Le rythme du film est resté excellent. Paradoxalement, l’image garde une distance à la fin qu’elle ne paraissait pas avoir au début, et le dénouement (s’il en est un) parait logique, presque anodin.

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Frise de droit comparé /frise-de-droit-compare/ Sun, 16 Feb 2025 15:49:13 +0000 /?p=1579

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